Tout savoir sur le cuir

1. Crème ou cirage ?

La différence entre la crème et le cirage :

La crème de cirage Baltayan nourrit, entretien, recolore et fait briller le cuir. Si l’on ne trouve pas la couleur des souliers, on prendra de l’incolore pour juste nourrir et faire briller le cuir.

Cette opération est précédée d’un nettoyage, si besoin est.

Prendre un petit pois de crème sur une brosse palot Baltayan, véritable crin de cheval pour ne pas rayer le cuir, passer la crème en mouvements circulaire. Bien la faire pénétrer. Puis laisser sécher.

Faire l’autre pied pendant que le premier sèche.

Puis avec la brosse polissoir Baltayan, faire briller le cuir quand la crème est bien sèche.

Nous conseillons l’emploi de brosse à contrario du chiffon, car la brosse pénètre bien dans tous les creux des coutures, les trous des bouts fleuris, etc…

Mettre une petite touche de rouge dans le noir ou le marron, cela donne de la profondeur.

Puis remettre les embauchoirs, ranger dans les sachets et bien laisser reposer jusqu’au lendemain au plus tôt.

Le cirage est utilisé uniquement pour glacer les chaussures. C’est à dire rendre les bouts brillants comme un miroir. La Maison Baltayan réalise cette opération délicate avec de la cire professionnelle.

Le premier glacage doit être réalisé par des professionnels. En revanche, il est très aisé d’en faire revenir un déjà réalisé.

2. Les différentes sortes de cuir :

En tannerie et en mégisserie, on utilise un très grand nombre de variétés de peaux. Elles vont des plus épaisses aux plus fines et des plus rigides aux plus souples.

Agneau plongé :

L’agneau est une peau de haut de gamme, extrêmement douce au toucher. Le mégissier choisit les plus belles peaux pour les plonger dans des bains d’aniline qui leur donnent cet aspect soyeux et sensuel. L’envers et l’endroit du cuir ont alors la même couleur qu’aucune autre finition ne vient modifier. Ces peaux, très délicates, sont utilisées par les grands couturiers pour la confection de vêtements ou de gants de luxe.

Box calf :

Souple et élastique, le box calf est un cuir provenant d’un veau. Tanné aux sels de chrome, il se caractérise par la finesse de son grain et sa souplesse. Utilisé pour la confection de chaussures haut de gamme ; le box calf est une spécialité dans laquelle les tanneurs français font merveille.

Chevreau glacé :

Le chevreau, jeune chèvre qui a moins de 45 jours, présente un grain d’une finesse incomparable. Une finition particulière lui donne cet aspect lisse comme un miroir. Quoique relativement fragile à l’usage, il convient à la fabrication de maroquinerie, chaussures et vêtements haut de gamme.

Cuir marin :

Peaux de poissons tannées, utilisées dans la petite maroquinerie ou la chaussure (carpe, requin, raie, etc. …).

Daim (ou Suède) :

Sous cette appellation se cache en réalité une peau de chèvre refendue très mince. Ces peaux subissent un traitement de chamoisage à l’huile de poisson puis un ponçage. Il peut également s’agir d’un cuir retourné travaillé et utilisé côté chair.

Galuchat :

Cuir de raie du nom de Jean Claude Galluchat. Maître gainier à Paris au XVIIIe siècle qui, le premier, mis au point le travail de la peau de raie pour l’ameublement.

Nappa :

Nom d’origine germanique le plus souvent utilisé pour des cuirs ovins et bovins d’une très grande solidité pour les vêtements de luxe.

Vachette box :

Cette peau, issue de bovins adultes (bœufs, vaches) est tannée au chrome. Destinée à la même utilisation que le box calf, elle se distingue par des pores plus gros et une fleur plus accidentée. De qualité variable, on l’utilise pour la maroquinerie, les chaussures ou l’ameublement.

3. Les fers encastrés

Tout d’abord réfléchissons aux raisons de la mise en place de plaques au bouts des chaussures.

. Rendre le bout plus solide : Pour les personnes qui usent le bout de leur soulier en premier.

. Pour les doubles ou triples semelles : la chaussure pliant moins bien, on use forcément plus rapidement le bout du soulier.

. Le bruit : Pour les personnes qui aiment le bruit caractéristique provoqué par la présence de plaque au bout des souliers.

Pourquoi Baltayan ne conseille pas la mise en place de fer cloué :

. Dans tous les cas une fois la tête du clou usée, risque de perte du fer.

. Dans le cas de simples semelles, si l’eau remonte par le trou du clou elle risque de mouiller le pied.

. Dans le cas de double semelles, les clous ne peuvent pas river contre le pied sur lequel est posé la chaussure, avec les chocs supportés par la plaque cela entraîne la perte de la plaque.

D’où la mise au point des plaques bout fers encastrés, qui sont vissés.

. Avec des vis à tête conique aucun risque de perte du fer puisque la tête s’use à la même vitesse que la plaque.

. Les vis interdisent le passage de l’eau dans la chaussure.

. Une esthétique parfaite puisque avec l’encastrement cela n’entraîne aucune surépaisseur sur le bout du soulier.

Problème de solidité des vis :

Visser dans le cuir est très différent de visser dans le bois, les vis, si elles ne sont pas de bonne qualité, casse. Baltayan toujours à la recherche de la perfection, se procure ses vis acier au Japon ou la pureté des produits composant cet acier lui procure une solidité extrême.

Les vis laiton, plus esthétique parfois avec leur aspect doré, ne sont utilisées que pour visser dans les semelles d’origine des souliers qui sont beaucoup plus souple que le cuir utilisé par Baltayan.

Vous trouverez des détails explicatifs dans le press book Baltayan, article Trépointe n°19.

N’hésitez pas a nous faire parvenir toutes vos questions.

4. Comment faire disparaître une tache de gras ou de cambouis sur mes souliers ?

1/ Une tache de gras

Que la chaussure soit en cuir, en daim ou en textile, l’opération est strictement la même.

 

La solution : la terre de Sommières (village du Gard)

Détachant naturel en poudre qui à la propriété d’absorber les taches de gras sur les matériaux poreux. Vous pouvez vous la procurer chez tous les bons cordonniers.

 

Nous vous conseillons d’appliquer le plus rapidement possible une couche de 5mm. Attendre 12 heures minimum.

Brosser délicatement la surface de la chaussure à l’aide d’une brosse palot Baltayan, extrêmement douce. La tache doit soit disparaître, soit diminuer. Dans ce dernier cas, réitérer l’opération jusqu’à la disparition totale de la tache.

 

2/ Une tache de cambouis

Les taches de cambouis ne peuvent pas disparaître. On peut retirer le gras avec la terre de Sommières, mais le noir du cambouis persiste.

 

3/ Solutions de camouflage pour le noir du cambouis :

 * Chaussure en textile :

Il existe des produits, utilisés par les pressings, qui peuvent procurer un résultat miraculeux.

C’est l’unique solution pour faire disparaître la tache.

* Chaussure en cuir, Plusieurs solutions :

- La Maison Baltayan applique des produits professionnels, capables de couvrir le noir de la tache et de reconstruire la fleur du cuir après un léger ponçage.

Opération délicate qui est conseillée après une vision des dégâts.

Ce peut être l’occasion de patiner la paire de chaussures dans une couleur plus foncée.

- Une teinture noire peut être utilisée. On obtient un très bon résultat puisque le noir s’imprègne bien dans le cuir. En revanche, nous vous déconseillons d’utiliser d’autres couleurs car l’effet rendu ne sera pas satisfaisant.

* Chaussure en daim :

La Maison Baltayan propose des bombes recolorantes en 9 coloris.

Après avoir poncé légèrement la tache persistante, la vaporiser avec cette bombe d’excellente qualité. Opération à nouveau délicate effectuée par nos soins après une vision des dégâts.

N’hésitez pas à nous faire parvenir toutes vos questions, nous y répondrons avec plaisir.

5. Cuir du dessous des souliers

Il n’est pas rare qu’un client s’étonne de la différence de prix pour un ressemelage cuir d’un cordonnier à l’autre. Les raisons sont qu’ils n’utilisent pas le même d’une part et la qualité du travail effectué d’autre part.

Le cuir est une matière vivante et noble. Un croupon (coté de vache) se choisit chez le fournisseur par le Maître Cordonnier de la Maison concernée. Cela s’apprend et ne s’invente pas, les cuirs choisis sont ensuite signés des initiales du Maître.

Le tannage du cuir :

 

Après avoir fait disparaître poils et substance graisseuse, la peau (dépouille de l’animal ou cuir vert) est soumise à l’action des matières tannantes destinées à modifier les fibres et les cellules, le résultat de cette transformation est le cuir.

 

- L’écorce de chêne est la plus ancienne et la meilleure matière tannante. La mise en cuve ne dure pas moins de 2 ans. Mais il existe d’autres matières végétales : écorces de pin ou bouleau.

 

- La deuxième méthode est minérale : chrome ou fer. Méthode qui permet de sortir un cuir en 2 mois mais de qualité bien moindre : glissant et perméable.

 

- La troisième méthode est animale : huiles de phoque ou de foie de morue. On obtient un cuir gras. Ces peaux très souples et imperméables sont utilisées plus particulièrement en ganterie ou en habillement.

 

Le plus beau cuir est celui qui a subit un tannage extra lent à l’écorce de chêne.

La difficulté réside dans le fait qu’il est impossible de prévoir la rapidité d’usure du cuir. Il y a donc des trucs et astuces qui permettent de donner des indications sur la solidité et la souplesse de celui-ci. L’expérience du Maître fait le reste.

 

La Maison Baltayan utilise des cuirs tannés végétalement. Voir sous la rubrique Baltayan, qualité des produits.

 

En fabrication :

 

Depuis les années 60, en fabrication on trouve de tout.

Les peaux sont refendues en deux sinon en trois. On obtient ainsi une pleine fleur amincie (la surface extérieure de la bête, qui est la partie la plus solide car les cellules sont très rapprochées), et deux couches de croûte qui sont renforcées artificiellement et retraitées artificiellement en fleur ; les cuirs sont souvent tannés au chrome, ils sont glissants et perméables ; enfin il y a les cuirs reconstitués (poussière de cuir mélangée à de la colle).

 

Cette baisse de qualité est due à l’apparition du prêt à chausser, des chaussures d’importations, qui ont donc fait chuter les prix des souliers. D’où l’apparition en 1965 du patin de caoutchouc pour protéger les semelles.

6. Le patin de caoutchouc 

Nous avons vu dans le conseil du mois de mai 2003 que le cuir à dessous des souliers en prêt à chausser a diminué de qualité dans les années 60.

 

D’où l’apparition en 1965 du patin. Il s’agit d’une fine couche de caoutchouc de 1,5 mm pour les chaussures femme, de 1,8 mm sur les chaussures homme simple semelle et de 2,2 mm sur les doubles ou triples semelles..

 

Un patin risque-t-il d’abîmer la chaussure ? Non s’il est posé correctement et s’ il est très souple. Il ne doit ni changer l’esthétique du contour des chaussures, ni se décoller.

 

La technique Baltayan le rend invisible puisqu’il est encastré dans le soulier.

 

Toutefois le pied respire par les pores du cuir, or la mise en place d’un patin rend étanche la chaussure sur la partie qui touche le sol, donc plus imperméable et plus chaude.

La transpiration quand elle se forme peut donc moins s’échapper. Certaines personnes ne peuvent le supporter. Cela leur interdit également le port de chaussures à semelles de caoutchouc.

 

D’autres personnes le supportant très bien voient ici une solution économique, puisque le cuir du bon cordonnier est coûteux.

 

Evidemment la pose d’un patin change l’esthétique du dessous des chaussures. Ceux qui gardent la semelle de cuir peuvent nourrir, à l’aide de crème incolore Baltayan ou de graisse à base d’huile de phoque, le dessous des chaussures pour obtenir un cuir plus imperméable, plus durable mais plus glissant.

 

A vous de choisir, sachez que la Maison Baltayan est là pour vous servir et vous répondre.

7. Le remplissage

Entre la première de montage et la semelle qui touche le sol, il y a un creux qui est garni par le remplissage.

Suivant la qualité des chaussures, le remplissage, qui ne se voit pas, est donc primordial puisqu’il participe au confort du pied.

 

Matière pour le remplissage

 

Carton ou feutrine : Coût très peu élevé mais sans intérêt car s’affaisse très facilement d’où un confort très précaire. On en trouve dans les chaussures bas de gamme.

 

Caoutchouc : Produit peu cher mais qui présente l’inconvénient d’être étanche, donc le client perd l’intérêt d’avoir du cuir sous les pieds.

 

Liège aggloméré : Produit laissant passer la transpiration. L’intérêt est la grande facilité de mise en place. Le problème est qu’il se concasse et se diffuse, faisant donc des trous et des bosses sous le pied, en provoquant ainsi un confort relatif. Utilisé pourtant par certaines grandes marques de chaussures.

 

Liège en plaque : Ce dernier possède des propriétés absorbantes supérieures au précédent. Il ne se concasse pas, mais se casse toutefois après avoir durcit avec le temps. D’où un problème de confort. Il est employé par quelques grandes marques de chaussures.

 

Le cuir : Traditionnellement le meilleur remplissage, possédant des qualités de tenue et d’absorption extrême. Utilisé par toutes les marques de chaussures sur mesure.

 

La croûte de cuir (cuir refendu) : Utilisée par la Maison Baltayan dans tous ses ressemelages et remontages. L’intérêt est qu’elle est plus souple que le cuir non-refendu et qu’elle possède les mêmes propriétés que ce dernier (durabilité et perméabilité).

Anecdoctiquement, les bottes du marquis de Vibraye (Château de Cheverny), datant du début du 19e siècle, que la Maison Baltayan a ressemelées étaient remplies de croûte de cuir. Preuve de la qualité de notre travail.

8. Pointures des souliers

Les chaussures doivent être choisies avec un bon chaussant. Il faut les essayer le matin, au moment où le pied n’est ni totalement reposé, ni fatigué.

 

Le pied doit être bien maintenu par l’arrière du soulier et avoir un peu d’espace à l’avant. Il doit également être tenu par la partie arrière des ailettes (renfort en cuir à l’intérieur des cotés des souliers).

 

Il est préférable de porter ses nouveaux souliers une partie de la journée en prenant soin de les changer avec une ancienne paire. Ainsi le pied aura le temps de marquer la première de montage (semelle intérieure) et la tige (dessus du soulier) prendra sa forme.

 

La chaussure sera alors très confortable et le pied parfaitement maintenu.

La pointure Française

C’est sous Napoléon que l’usage du point de Paris se répand en Europe. Il correspond à deux tiers de centimètres, soit 6,667 mm. Cette unité de mesure se révélant très vite trop grossière, on introduit alors des demi pointures dans certains pays : la pointure 40,5 par exemple, correspond à 27 cm.

Les fabricants de sport utilisent des tiers de pointures quand ils indiquent les pointures dans plusieurs mesures. Une demi pointure fait donc 3,33 millimètres.

La relation entre ces 3 paramètres est donc :

Pointure Point de Paris x 6,66 = Longueur du pied dans cette pointure.

Pour vous donner un exemple, la pointure 39 correspond à :

39 x 6,66 mm = 259.66 mm

259,66 mm étant la longueur de pied d’une pointure 39

La pointure Anglaise

Le système de mesure linéaire anglais est établi en 1324 sur ordre du roi Edouard II. Il stipule que trois grains d’orge posés l’un à côté de l’autre correspond à un pouce (1 pouce = 2,54 cm) et que 12 pouces font un pied (1 pied = 30,48 cm). La cote unifiée des pointures anglaises correspond donc à la longueur d’un grain d’orge, soit 1/3 de pouce, c’est à dire 0,846 cm. La demi pointure anglaise correspond à 0,423 cm.

La grille part du 1 et correspond à 22 cm, soit 33 en pointure française.

La pointure Américaine

Elle correspond à la pointure anglaise à laquelle on ajoute 1 en femme et 1 demi en homme. La valeur de départ n’est pas la même, l’échelle américaine démarre 2,116 mm avant l’échelle anglaise.

La pointure Italienne

Elle correspond au point de Paris plus une taille.

La pointure Centimétrique

Le système métrique et son échelle de mesure pour définir la longueur d’un pied ou d’une chaussure n'est pratiquement pas utilisé sauf dans des fabrications très spéciales destinées à certaines professions. Certains fabricants ont adopté leur propre grille basée sur ce système.

Le Mondo Point

C’est une nouvelle norme ISO INTERNATIONALE pour tenter d'unifier les grilles. Les demi pointures anglaises passent de 4,23 à 5 millimètres et les pointures françaises passent de 6,66 à 7,50 millimètres. Cela permet aux fabricants de s’aligner sur les pointures étrangères, permettant de gagner 2 pointures dans les assortiments homme et femme pour ne pas troubler les consommateurs.

 

Petit Mémento :

9. Squelette d'un soulier

Squelette Chaussure

Ailette : Renfort en cuir à l’intérieur des cotés des souliers.

 

Bon-bout : Dernière couche de cuir du talon, celle qui touche le sol. Souvent les bon-bouts sont en cuir et caoutchouc, ceux de Baltayan sont en cuir et Vulkollan (produit extrêmement solide). Voir sur le site, la rubrique : Baltayan, chapitre : les méthodes artisanales.

 

Bout-dur : Placé entre la tige et la doublure au bout de l’avant de la chaussure. Il est en cuir rigide de 1,5 à 2 mm d’épaisseur.

 

Cambrion : Pièce de cuir très dur ou de bois de hêtre qui empêche l’affaissement de la première de montage.

Contrefort : Partie en cuir à l’arrière du soulier de 1,5 à 2 mm d’épaisseur.

 

Couche-point : Pièce de cuir de 2 cm de large et de 3 mm d’épaisseur parée en biseau. Cette partie est généralement clouée à l’arrière de la chaussure.

 

Doublure : Cuir intérieur du soulier.

 

Mur : Partie de la première de montage de 2 mm de haut et 6 mm de large.

 

Première de montage : Partie de cuir de 2,5 mm à 3,5 mm d’épaisseur par où débute le montage de la chaussure.

 

Première de propreté : Semelle où repose le pied. Cuir très souple et très fin d’environ 1,5 mm. La Maison Baltayan met en place de la véritable basane (peau de mouton) très confortable.

 

Remplissage : Il sert à combler le creux formé par le mur de la première de montage et la semelle d’usure. Il est en cuir dans tous les ressemelages de la Maison Baltayan ou les chaussures fabriquées en botterie. Il est en liège dans toutes les chaussures de bonnes marques. Voir le conseil du mois de septembre 2003  sur les remplissages.

 

Semelle d’usure : Semelle qui touche le sol. Elle est épaisse de 4 mm à 6 mm. Voir le conseil du mois de mai 2003 sur les différentes sortes de cuir à dessous.

 

Sous bouts : Leur nombre et épaisseur permet d’obtenir un talons de 23 mm pour les chaussures à simple semelle et 30 mm pour les chaussures à double semelle. Ils sont en cuir.

 

Tige : Partie(s) de cuir du dessus du soulier.

 

Trépointe : Bande de cuir d’environ 2 cm de large et 3 mm d’épaisseur. Elle est cousue à la tige et à la première de montage par le mur.

10. Cuir végétal et cuir minéral

La différence entre le cuir végétal et le cuir minéral provient de leur tannage.

 

Tannage végétal aux essences naturelles :

 

Immersion des peaux pendant une période de 10 mois minimum. Le jus végétal du bois, le tannin, rend la peau pratiquement imputrescible. Les peaux sont plongées dans un bain d’eau douce contenant une forte concentration de jus végétal provenant de copeaux de bois (chêne, bouleaux, châtaignier, etc…).

Après le tannage, le travail des peaux s’appelle le corroyage, c’est l’ensemble des opérations ayant pour but de donner au cuir des qualités permettant son exploitation.

On obtient ainsi toute la gamme des marrons et du noir.

 

Les ceintures Baltayan sont fabriquées en cuir végétal, y compris les doublures.

 

Tannage minéral (chimique) :

 

Immersion des peaux pendant une période rapide de 15 jours dans un bain de sels minéraux (aluminium, fer, chrome ou zirconium).

La fleur est souvent peu visible, car très fortement couverte par la couleur.

On obtient un aspect lisse.

Toutes les couleurs et grains artificiels sont possibles après ce tannage.

Le tannage végétal est naturel, il donne à voir la pleine fleur du cuir et offre avec le temps une patine de la peau avec beaucoup de marbrures et de nuances dans les couleurs.

 

Le tannage minéral donne une couleur lisse et régulière qui ne bouge pas. C’est un produit fini qui ne vit plus, avec moins de personnalité que le végétal et moins noble.

11. Origines du bout droit et du bout golf fleuri

Au début, le richelieu et le derby ne présentaient aucun ornement. Puis les bottiers commencèrent à agrémenter d’ornements fantaisie les chaussures sobres et classiques que portaient les hommes. La chaussure à motifs perforés fut inventée par les paysans irlandais qui perçaient le bout et les côtés de leurs robustes galoches pour qu’elles sèchent plus vite après avoir été détrempées par les sols marécageux et humides. Le terme « brogue » qui lui fut attribué signifie « perforations ». La brogue est en quelque sorte l’ancêtre de nos derbys et richelieux à bout fleuri.

 

Ce type de chaussures se répandit d’abord parmi les forestiers et garde-chasse anglais, puis il fut adopté par les aristocrates qui aimaient les accompagner à la chasse. Une fois entrée dans la garde-robe de la noblesse, la brogue subira des modifications importantes. On la confectionnera avec des cuirs de plus en plus fins et de plus en plus souples, tandis que sa ligne gagnera en élégance. La fonction initiale des trous disparaît ; ils servent désormais de décor. Le motif qui orne le bout devient de plus en plus raffiné et donne naissance à la « brogue » et à la « semi-brogue ». Le bout est de style golf pour la première, et droit pour la seconde.

 

Les vraies brogues, considérées jadis comme des chaussures de sport, sont déjà fréquentes sur les terrains de golf anglais à la fin du siècle dernier. Mais, le succès mondial ne viendra que dans les années 1930, quand le Prince de Galles, considéré comme l’homme le plus élégant d’Europe, surprendra la bonne société en pratiquant son sport favori, chaussé de brogues. Il prend un tel plaisir à les porter qu’on le voit même avec un modèle plus élégant lors des cérémonies officielles. Pourtant, même si le Prince de Galles est une référence, brogues et semi-brogues sont proscrites après 18 heures.

12. Origine du mot Cordonnier

Cordoue fut au Moyen Age le centre de travail de cuir de luxe, appelé à son origine, Cordouan. Ceux qui le travaillaient furent les Cordouaniers, qui devinrent bien vite les cordonniers. Les sueurs, (du latin suere signifiant coudre) étaient les ouvriers de la chaussures.

Le développement des cordonniers engloba rapidement les sueurs. La première qualité du cordonnier est de reconnaître la qualité du cuir, unique matière qu'il emploie. " St Crépin, St Crépinien, prie pour moi " a dit pendant des siècles le cordonnier à ses saints patrons, tant la vie était dure pour un gagne petit comme lui.

Son atelier est une modeste échoppe et son établi une simple planche posée sur ses genoux. Jusqu'au début du XIXe siècle, il faisait les chaussures. Cela exigeait de multiples opérations exécutées sur les 2 pièces principales : la tige et la semelle. La tige, formée de cuir se compose de parties sur des patrons variées cambrées sur les formes appropriées, cousues entre elles par des piqûres et garnies de boutonnières. La semelle comprenant aussi le talon est faite de cuir fort, cambré et fixé au bord de la tige. Ces pièces terminées, le cordonnier passe au montage puis au finissage en ayant toujours ce sens de la précision nécessaire à la bonne fabrication. Le découpage du cuir se réalise à l'aide de tranchets et de couteaux complétés de pinces coupantes, ses marteaux sont galbés. Poinçons et vrilles lui servent à percer le cuir pour préparer la couture qui se fait avec des alènes. Celles-ci reçoivent un fil rendu plus résistant grâce à la poix dont il est enduit. L'astic, barre en bois ou en os ainsi que les limes et râpes lui permettent de finir son ouvrage.

Jusqu'à la guerre de 1914, le port de la chaussure était un événement voire une promotion sociale. Le sabot était la chaussure du pauvre. Plus la chaussure était faite dans du gros cuir, plus elle avait de valeur en raison de sa solidité. La première paire de chaussures vernies et montantes était portée le jour du mariage. On la gardait toute une vie, pour les baptêmes et les enterrements. Le cordonnier la ressemelait, la ferrait pour la faire durer. La cirer relevait d'un cérémonial. Bien souvent, l'échoppe du cordonnier était un lieu de rencontre et d'échange de nouvelles de tout le village. Petit à petit, le cordonnier devient marchand de chaussures (faites industriellement); ou bien il devient ressemeleur et réparateur.

Ce métier n'a jamais disparu.

13. La sandale

La chaussure est un élément indispensable et indissociable du vêtement. Tout commença par la sandale qui connu différentes évolutions et nouvelles tendances au fil du temps.

 

Toutes les civilisations anciennes de l’antiquité semblent avoir connu un modèle : une semelle rigide pourvue de lanières (3 500 ans avant Jésus-Christ).

 

Puis les versions se diversifièrent selon les époques, les coutumes, la position sociale des individus…

- Les Égyptiens réalisaient des empreintes de leurs pieds dans le sable humide, y moulaient du papyrus tressé découpé aux bonnes dimensions et fixaient sur ces semelles des lanières de cuir brut, pour créer une sandale.

- Les impératrices romaines, portaient des sandales à semelles moulées en or et à lanières incrustées de pierres précieuses.

- Les japonais portaient des sandales tressées appelées "zoris".

- Les Perses et les Indiens sculptaient des semelles en bois avec entredoigts.

- Les Africains cousaient des mules dans des cuirs colorés.

- Au Moyen-Âge, les pauvres et les humbles portaient de simples sandales en bois, que les prêtres et les moines franciscains chaussaient en signe de mépris des biens temporels.

- Les Slaves portaient des sandales de feutre.

- Les Espagnols en corde.

 

Passées de mode pendant près de 1000 ans, les sandales réapparaissent dans les années 1920. Agrémentées de talons, elles trouvent leur pouvoir de séduction. Grâce à l’invention de Ferragamo d’un support de voûte métallique, les chaussures à talon se passent désormais de bouts rigides qui retiennent le pied. A la fin de la décennie les sandales à hauts talons font leur apparition, les pieds s’ornent de lanières ultra minces.

Dans les années 1960, les sandales redescendent sur terre avec l’arrivée des Birkenstock, orthopédiques et rationnelles, mais les années 70, voient l’irruption de modèles disco à talons hauts, en peau de serpent et cuirs perlés.

La sandale est alors synonyme de vulgarité, il faudra attendre les années 80 pour réhabiliter la sandale à haut talon et lui conférer la sophistication d’une chaussure fermée mais sensuelle.

 

Aujourd’hui la sandale est le reflet de l’imagination des créateurs, aussi excentriques que féminines, les femmes sont friandes du miracle qu’elles produisent et confèrent le pouvoir de séduire…

14. St Crépin et St Crépinien

Martyrs à Soissons au troisième siècle, patrons des cordonniers, honorés le 25 octobre.

On croit que saint Crépin et saint Crépinien étaient frères, et qu'ils furent du nombre des hommes apostoliques qui, au troisième siècle, vinrent de Rome, avec saint Quentin, annoncer l'Évangile dans les Gaules.

Ce qui est certain, c'est qu'ils fixèrent leur séjour à Soissons, et qu'à l'exemple de saint Paul, ils employaient le jour à prêcher la foi, et la nuit à travailler des mains pour se procurer leur subsistance. Ils avaient choisi, par humilité, la profession de cordonnier.

Ils vivaient ainsi depuis plusieurs années, convertissant un grand nombre d'idolâtres, lorsqu'ils furent dénoncés à l'empereur Maximien-Hercule, qui les fit arrêter et conduire devant le préfet du prétoire des Gaules, le plus implacable ennemi des chrétiens. Les deux saints souffrirent d'affreuses tortures avec une admirable constance, et ils eurent la tête tranchée. Leur martyre eut lieu vers l'an 287.

Au dix-septième siècle, Henri-Michel Buch ou Buche, communément appelé le bon Henri, fonda un établissement connu sous le nom de communauté des "Frères cordonniers", et choisit saint Crépin et saint Crépinien pour patrons de cette pieuse association.

15. La forme

L’origine de la forme est ancienne, on la retrouve dans l’antiquité grecque et romaine. Les sandaliers grecs se servaient des formes pour lacer les lanières à leurs sandales, les savetiers romains pour coudre leurs chaussures fermées. Ils optaient pour des formes différentes suivant le modèle et la taille de leurs articles. Chaque pied recevait sa forme ;des démontables existent aussi pour les bottes.

Une forme est un moule en bois du pied humain autour duquel est construite la chaussure. Le terme anglophone pour une forme est un " last ". Sa fonction est de remplacer celui-ci dans les premières phases de la confection d’une paire de chaussure, c’est à dire d’offrir une base pour transformer une surface de cuir plane en un objet tridimensionnel. L’érable, le hêtre rouge et le charme sont choisis par le formier pour leurs particularités : résistance à l’hygrométrie (humidité de l’air) et aux écarts de températures, aux coups de  marteaux et possibilité de planter des clous. Les conditions de leur stockage et de la durée sont étudiées avec soin afin d'obtenir un bois sec et résistant.

Déterminant les dimensions intérieures et l’apparence extérieure de la chaussure, la forme est confectionnée d’après les mesures du pied, et ce toujours par paire. Il est important de mentionner que le pied droit n’est jamais le reflet exact du pied gauche, un formier repère les moindres divergences et les traduit plastiquement. Très peu de formiers travaillent encore à la main, et utilisent des outils traditionnels pour ce type d’ouvrages. Sans les formiers les chefs d’œuvres des maîtres bottiers ne pourraient voir le jour.

16. Les lacets 

Il existe différentes matières de lacets : si vos lacets se défont régulièrement, nous vous conseillons d’utiliser des lacets en coton.

Pour un côté plus habillé, nous vous recommandons le lacet ciré.

Vos lacets se cassent ?

Très souvent cela ne provient pas de la qualité du lacet, mais de l’usure provoquée par les œillets.

Quelles longueurs de lacets pour vos chaussures ?

- Homme ville : 75 cm,

- Femme : 60 cm,

- Enfant : 45 cm,

- Botte : de 120 à 180 cm.

Le laçage horizontal plus élégant est typique du richelieu, alors que le laçage en croix est souvent utilisé pour les derbys ; mais le non-respect de cette coutume est fréquent.

17. Cuir végétal / Cuir Box

La différence principale entre le cuir végétal et le box provient de leur tannage.

Tannage végétal aux essences naturelles : Immersion des peaux pendant une période de 10 mois minimum.

Le jus végétal du bois, le tannin, rend la peau pratiquement imputrescible. Les peaux sont plongées dans un bain d’eau douce contenant une forte concentration de jus végétal provenant de copeaux de bois (chêne, bouleaux, chataignier, etc…)

Après le tannage, le travail des peaux.

18. Le patin

Dans le passé les chaussures étaient faites sur mesure, dans les règles de l’art. Les matériaux utilisés à leur confection étaient nobles, et de très bonne qualité, ce qui expliquait un prix relativement élevé.

Avec l’apparition du prêt à porter et l’arrivée de marques étrangères, le marché de la chaussure a évolué, et entraîné une baisse des prix, ce qui posa d’énormes problèmes, puisque le prix du cuir , quant à lui, ne cessait d’augmenter.

Les fabricants de chaussures se sont donc trouvés confrontés à un dilemme, et la seule façon d’y faire face a été de réduire les coûts de tout ce qui ne se voyait pas sur la chaussure.

En effet, la tige (dessus du soulier) restait de très bonne qualité, puisque visible, ce qui ne fut pas le cas pour le contrefort, la bordure, l’ailette, le remplissage,…et enfin le semelage.

Les fabricants ont donc utilisés de plus en plus de cuir tanné chimiquement, bien moins cher que le cuir traité de façon végétal, mais indéniablement de moins bonne qualité.

Les conséquences ont été les suivantes :

  • Chaussure usée plus rapidement

  • Trous dans les semelles

  • Semelle glissante.

Pour remédier à tout ceci, la patin à fait son apparition en 1965.

Le patin en cuir

Pendant des années, les marques de chaussures ont conseillé à leurs clients de faire poser des patins en cuir, ce qui est complètement inutile (voire inepte), mais hélas ancré dans les esprits.

La Maison Baltayan déconseille le patin en cuir, mais recommande fortement de porter sa paire de chaussure jusqu’à l’usure de la semelle, et de la faire ressemeler dans du cuir traité végétalement, garant de souplesse, confort et solidité.

Le patin en caoutchouc

Le patin en caoutchouc se présente sous la forme de fine couche :

  • 1,5 mm pour la femme

  • 1,8 mm pour les hommes

  • 2,2 mm pour une double semelle (nous vous conseillons de rajouter une plaque encastrée).

Régulièrement nos clients nous demandent si un patin risque d’abîmer la chaussure ; à cela, nous leur répondons que si le patin est posé correctement, il ne doit ni changer l’esthétique du contour des chaussures, ni se décoller. Il n’est d’aucune manière néfaste à la chaussure.

Il est important de savoir, que le pied respire par les pores du cuir, ce qui n’est pas le cas avec un patin en caoutchouc, qui rend la chaussure complètement étanche, donc plus imperméable et plus chaude.

La transpiration qui se forme dans la chaussure ne peut donc pas s’échapper, et certaines personnes ne le supportent pas. Ces mêmes personnes ne pourront d’ailleurs pas porter de chaussures à semelle en caoutchouc.

Nous leur conseillons donc de nourrir le dessous de leur chaussure, avec la crème incolore Baltayan ou de la graisse à base d’huile de phoque, elles obtiendront ainsi un cuir plus perméable, plus durable, mais également plus glissant.

Pourquoi les vendeurs disent-ils de ne pas utiliser de patin en caoutchouc ?

3 raisons :

  • Le cuir est plus confortable que le patin

  • La plupart des cordonniers pose des patins de "marque connue", mais néfaste à la chaussure, car trop rigide. Ce qui n’est pas le cas de la Maison Baltayan.

  • Le cuir est plus noble que les patins en caoutchouc.

Alors, à choisir, opteriez-vous pour une semelle cuir de mauvaise qualité, ou un patin en caoutchouc ?

Faites votre choix et sachez que la Maison Baltayan se tient à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.